La dimension mortelle de notre existence nous renvoie inévitablement à sa dimension universelle et c’est en l'adoptant qu’un geste artistique prend tout son sens. Cette visée universelle est l’âme de toute œuvre contemporaine. Si l’artiste la néglige, il n’est plus audible, il sort de son champ d'action, il perd la visée de sa destinée. S’il perd ce geste insondable et fondamental qui fait oeuvre de lui, il n’est plus l’interprète du monde qu’il observe. Ainsi il ne s'adresse pas à telle ou telle personne, il ne s'adresse qu’au mortel qu'il est, en extirpant de sa propre personne «ces choses» qui le font réfléchir et fléchir sur son rapport au monde et qui le débordent de partout, «ces quantités de choses» qui le rendent vulnérable bien avant même d'être debout, et qui le conduisent vers une interrogation éternellement insatisfaite. A.F