36e PARALLÈLE Y OTROS PARALELOS
duo chorégraphique - 2ème volet "territoire(s)"
chorégraphie - textes - dispositif scènique Alexandre Fernandez
porte folio
Présentation
36e // y otros paralelos est un duo chorégraphique d'Alexandre Fernandez, interprété par deux danseuses madrilènes, Simona Ferrar et Marina Bruno, où se mêlent paroles et gestes chorégraphiés ainsi qu’un travail de création audiovisuel.
Cette création est le deuxième volet de la trilogie d'un geste de survie. Elle explore la notion de « territoire(s) », à travers l’observation d’une zone géographique atypique, celle du détroit de Gibraltar et son corridor du 36e parallèle ainsi que les enclaves Espagnoles de Ceuta et Melilla sur la côte méditerranéenne du Maroc.
Descriptif
Dans aucun endroit du monde n’existent autant de contrastes sur une si courte distance
Le corridor du 36e parallèle sépare l'Europe et l'Afrique, sorte de barrière naturelle entre deux continents, deux pays : l'Espagne et le Maroc, deux mers : la mer Méditerranée et l'Océan Atlantique, deux villes Tarifa et Tanger, deux religions : chrétienne et musulmane, deux cultures : occidentale et orientale, et se révèle également être la fissure entre deux plaques tectoniques : la plaque eurasienne et la plaque africaine. tout cela sur à peine 14 kilomètres, dans laquelle s’engouffrent des milliers d’immigrés clandestins… D’autres, venant de tous les coins du continent africain, tentent de franchir avec des échelles de fortune les murs hérissés de barbelés, des deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dressés aux portes de l’Europe… Ici et là, il ne se passe pas une journée dans cette zone du monde sans que mention soit faite de naufrages ou d'arrestations de réfugiés, hommes, femmes, enfants…
De ce constat, Alexandre Fernandez imagine "36e // y otros paralelos".
dispositif scènographique illustrations Alexandre Fernandez
La notion de « territoire » est intimement liée au corps de la femme
Dans nos sociétés passées ou présentes, il a toujours été le territoire de contrôle du masculin. Territoire convoité, le corps des femmes devient un champs de bataille, un territoire à prendre, à conquérir, à occuper, à contrôler, à clôturer, à purifier ou à libérer dans de nombreux conflits mondiaux.
“(…) Les deux jeunes femmes s’observent du coin de l’œil en se lançant d’un territoire à l’autre, en se portant vers une zone de haute turbulence… en se confrontant à l’isolement, au contrôle, à la neutralisation. Leurs gestes sont à la fois fermes et ébranlés en une douce distorsion, distorsion des corps et des images. Leur gestuelle prend forme selon une construction heurtée où les mouvements allant du tremblement presque engourdi à l’amplitude saccadée offrent une chorégraphie pleine d’aspérités mais également de respirations. La retenue, le chaos, la précision, l’instabilité, la transe sont autant d’axes de travail menés en gardant en mémoire le travail de Jean Rouch et “l’hérésie” de son saisissant document Les maîtres fous.
Défendre son territoire dans celui des images, avec sa propre image
Aujourd'hui, l'image se décline en mode sécuritaire profitant au détournement de nos imaginaires en faveur de "l'image unique"; dès lors cette représentation visuelle du tout « sécuritaire » s'impose comme un élément fondateur de notre nouvelle société terrorisée.
Une seule et unique image où la peur s’installe, l'image dangereuse de "l'autre" omniprésente, préoccupante et obsessionnelle : la peur qu'il bouge, la peur qu'il passe, la peur qu'il vienne, la peur qu'il nous...
Il n'est pas de territoire réel, imaginaire ou symbolique qui ne secrète l'exclusion de l'Autre.